La P’tite Martial, qu’elle est grande !

Grande par sa générosité, par sa qualité, par sa belle démarche !

Hier après-midi, je me suis rendue à la brasserie de Lydia, brasseuse de la P’tite Martial. J’ai découvert cette bière artisanale dans le bar où je travaillais, il y a maintenant un an, à Bordeaux. Coup de foudre immédiat. Je vous explique pourquoi.

J’ai choisi la P’tite Martial pour mon premier article, car c’est l’une des bières de Bordeaux que je tiens absolument à faire découvrir. Je savais que j’y serai bien accueillie – même en me présentant en-dehors des heures d’ouverture de la brasserie… 🙂

Les débuts

Lydia s’est installée dans le quartier historique des Chartrons, à Bordeaux, il y a une vingtaine d’années. Elle a tenu à installer son entreprise dans ce même quartier (ce qui est totalement compréhensible quand on le connaît !), ce qui a été fait en décembre 2015, au 40 rue Surson. L’installation de sa brasserie est le résultat réfléchi de huit ans d’expériences de recettes, de tests, de brassins, qu’elle a effectués dans la cuisine du théâtre « La boîte à jouer » dans ce même quartier. Puis elle s’est lancée. Et on la remercie pour ça. Une reconversion professionnelle totale, mais réussie. Son but ? Créer du lien social dans le quartier, car son local qui lui sert pour l’instant à brasser sera bientôt un vrai lieu d’animation, accueillant de nombreux événements.
Pourquoi « La P’tite Martial » ? Le nom provient de l’église située à quelques rues de la brasserie, l’église Saint-Martial !

Ma visite : la con-vi-via-li-té !

Je suis arrivée vers 16 heures, où j’ai trouvé Alain, qui travaille pour elle, en train d’étiqueter des centaines de bouteilles. Hop, Lydia s’est empressée de mettre quelques bouteilles au frais pour la dégustation.
Sa gamme, que je connaissais déjà presque entièrement, se compose de 8 bières, dont 3 dites éphémères(*) : blanche, blonde, ambrée, brune, safranée, bière de Noël*, bière de Printemps*, cuvée spéciale*.

 

On a échangé sur nos projets respectifs pendant de longues minutes, puis j’ai eu une petite visite guidée de la brasserie que je n’avais encore jamais vue.

Comme elle me l’a expliqué, ses bières sont vivantes, vouées à évoluer avec le temps. C’est ça, l’artisanal. Les bières ne sont ni pasteurisées, ni filtrées. La seconde fermentation se fait en bouteille dans la chambre chaude – aucun ajout de gaz, tout est naturel, à l’ancienne.
Le choix des ingrédients est minutieux, réfléchi, et s’inscrit dans une démarche environnementale : le malt, le houblon (alsacien), et tout ingrédient supplémentaire (safran, pour la safranée, etc.) sont certifiés bio – d’ailleurs, Lydia a obtenu sa certification bio pour la brasserie en mars 2016. Les levures sont quant à elles sans OGM. Certainement pas pour suivre un soi-disant « effet de mode » ou pour « vendre ses bières plus chères » comme certains l’ont pensé/dit, mais par conviction. Et cette dernière est également affirmée dans sa manière de livrer (en triporteur) et de privilégier les circuits courts.

Sa spécialité est la Safranée, sa bière de Noël est au pain d’épice et au spéculoos, la bière de Printemps est infusée à l’hibiscus et la marjolaine…

J’ai eu le privilège de déguster en avant-première sa bière de Printemps, et sa « Cuvée spéciale« . Nouveau coup de foudre.
La bière de Printemps m’a le plus séduite ; une couleur s’approchant du jus de pamplemousse rosé, c’est flatteur, frais rien qu’à la regarder. Malheureusement la photo ne rend pas correctement cette couleur. Le nez est ouvert, incroyablement frais et floral, d’une rare délicatesse. En bouche, on retrouve la finesse des saveurs (fleurs, fruits rouges croquants), la fraîcheur (oui, ça fait 3 fois que je le dis, mais j’insiste !), une pointe d’acidité donnée par les fleurs d’hibiscus infusées, une texture veloutée à la carbonatation équilibrée, qui n’agresse pas le palais.

Et je suis tellement bien reçue que j’ai eu le droit de déguster la Cuvée spéciale !
Spéciale ? Lydia a élaboré, sur la base d’une blonde, une bière vieillie en fût d’Armagnac 1990 pendant plusieurs mois (depuis juillet, pour celle que j’ai dégustée).
La bière a une jolie robe vieil or, une mousse un peu moins tenace que la précédente mais tout de même bien présente. Le nez est surprenant : on a l’impression d’avoir sous le nez une pomme au four caramélisée, épicée à la cannelle ! C’est gourmand et, encore une fois, équilibré. La complexité due au vieillissement en fût est très appréciable, on est là sur une véritable bière de dégustation, puissante et élaborée. En bouche, c’est à nouveau une surprise : on retrouve une légère sucrosité, mêlée à l’amertume d’une bière de garde… ! La pomme, la poire viennent ensuite, pour laisser place en finale aux arômes très discrets provenant de l’Armagnac, sur le pain grillé et le boisé.

Le récap’

• Bière artisanale, non filtrée non pasteurisée, certifiée bio, brassée à Bordeaux
• Brassée par Lydia Servary, jeune femme d’une cinquantaine d’années, auparavant spécialiste du tournage sur bois, aujourd’hui du houblon
• Une bière généreuse, respectueuse de ses consommateurs (et de l’environnement)
• Spécialité : la safranée
• Aventure humaine : étiquettes dessinées par Jojo (80 ans), graf sur la devanture par un street artist du quartier, Nérone
• A tester absolument : la brune (ma préférée), la safranée, la cuvée spéciale (quantité limitée !)
• A noter : jeudi 23 mars, soirée pour fêter le printemps et déguster la bière qui va avec !

Les infos pratiques

Brasserie artisanale La P’tite Martial
40 rue Surson 33000 Bordeaux
laptitemartial@gmail.com
Page Facebook
Ouverture du mardi au samedi de 16h à 19h (vente directe, visite)

Où la trouver à Bordeaux ?

• Cavistes & bars : Amirale bière, Zytho, Caves des moines, Maison Gabin, V&B (Bègles, Lac)…
• Restaurants : Rest’O, La table de Bécassine, Arkose…
• Commerces : Supercoop, Biocoop, l’Epicerie Domergue, l’Epicerie Bordelaise…
  Liste non exhaustive bien sûr !

 

 

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